Quand le glaçon fond.

Elle allait la tuer. L'étriper. L'assassiner et tout ce que vous voudrez d'autre. Comment avait-elle osé l'envoyer dans cette p*tain d'école loin de son frère ? Mais quelle garce. Et elle eut soudain un rire nerveux seule dans son taxi avec le chauffeur devant qui regardait d'un drôle d'air cette adolescence qui avait hurlé, tempeté comme une gamine pour ne pas rentrer dans ce taxi en lancant des appels despérés au fameux Julian. Il avait dû s'imaginer une affaire d'amour impossible à sens unique mais bon. Qu'importe, elle s'en foutait. Savoir que les gens pouvaient essayer de s'imaginer des choses sur elle et sa vie l'amusaient encore plus, aggrandissant son sourire mauvais. Elle venait de se rendre compte qu'elle était aussi méchante que sa mère. Au moins, elle avait un bout de confirmation que c'était vraiment sa mère biologique.. Pas comme l'autre..

Pfff. Qu'est ce qu'elle s'ennuyait dans cette voiture. Le paysage était tout sauf interressant. Des arbres. Des bruissons. Et encore des arbres à perte de vue.. Et pour couronner le tout, il faisait chaud et beau. Quel ennui. S'il y avait eu de l'orage et du tonnerre, elle aurait pu s'emerveiller devant les visions chaotiques. Mais il n'y avait rien. Rien du tout. Ca faisait deux heures qu'elle roulait. Combien de kilomèetres allait encore la séparer de Julian ? Elle poussa un soupir. Un autre. Elle aurait pu participer à un concours pour savoir qui en pousserait le plus..

Mais bon. Elle sortit son mp3 de la poche de sa veste.. Ou plutôt de celle de Julian.. Oui, son comportement est un peu exagéré mais que voulez-vous. On aime ou on aime pas. Et dans son cas, elle vénèrerait presque. Elle eut un nouveau sourire emplit de tristesse. Le seul sourire 'gentil' qu'elle avait eu depuis le début du trajet. Elle lissa sa mini-jupe à carreaux gris clairs et noirs et souleva ses cheveux de sa nuque pour se les attacher en une espèce de queue de cheval horriblement désordonnée. Mais que voulez-vous ? Le temps qu'il faisait exigeait ce sacrifice.. Et elle brancha son mp3 sans preter plus attention aux chauffeurs. De toute façon, il devait surement avoir l'habitude des gens méprisant comme Lucy. Alors une personne de plus ou de moins, ça changeait pas grand chose et il réussirait très bien à s'endormir ce soir..

Et elle écouta à peine une chanson que le décor changea. Apparemment, elle entrait en ville. Ou du moins, c'est ce que semblait montrer les batiments qui se faisaient de plus en plus grands.. Elle aurait pu paraitre emerveillée si ça l'avait interressé. Sauf qu'elle était extérieure et insensible à cette beauté. Dire qu'elle était insensible à toute forme de beauté serait faux étant donné qu'elle appréciait quand même certaines choses que vous pourrez découvrir -ou pas-. Et soudain, le taxi s'arreta devant un énorme batiment. Allons bon, elle était certaine de se perdre là dedans. Son sens de l'orientation avait toujours été assez.. Nul.

Elle ouvrit la portière avant même que le chauffeur ait eut le temps de faire le tour de son véhicule. Elle sortit sa chaussure, une doc martens a 15 trous, paire de chaussure qu'elle adorait tout simplement puis la suivante. Et elle se leva de tout son long, s'étirant de ce long voyage qui avait tout sauf sensationnel, ce qui l'a mettait d'une humeur tout aussi incroyable. Elle attendit que le chauffeur sorte ces valises en allant s'appuyer contre le mur le plus proche. Et pour que la scène fasse bien cliché, il aurait fallu qu'elle sorte une cigarette à fumer.. Hum. Mais non. Elle ne le ferait pas. Elle attendait juste qu'on lui dépose ses bagages avec le regard aussi vide qu'un poisson mort.

Et enfin. Il les posa devant elle. Et maintenant, il ne lui restait plus qu'a les trimballer jusque loin là bas. Elle était découragée avant même d'avoir commencer mais quand faut y aller, faut y aller.. Allez. Elle n'avait pas besoin de payer le chauffeur qui repartit aussi vite. Et maitenant, elle empoigna sa valise ainsi qu'un sac plus petit et avanca courageusement vers sa destination finale.. La fraicheur commencait à tomber en même temps que le soleil s'éloignait.

Elle posa alors ses bagages en plein milieu du chemin, ne pensant pas une seule seconde qu'elle pourrait en emmerder plus d'un et s'assit sur sa valise deux secondes, n'écoutant que le bruit du vent qui passait entre les arbres et dans ses rares mèches de cheveux détachées..


[Je ne pourrais pas me connecter ce week end donc je donnerais une réponse seulement dimanche soir ou lundi matin.. ]