Le soleil frappait fort en cette fin d'après-midi. Il avait tapé toute la journée, et les élèves enfermés dans leurs uniformes bien ceinturés, boutonnés, cadenassés ... avaient sué à grosses gouttes durant toutes leurs heures de cour. Mais maintenant que la cloche annonçait la fin des cours des Day Class, les vestes disparaissaient, les cravate et les foulards se desséraient, et les chemises s'ouvraient à tous les vents. Et c'est en riant qu'ils se rendaient pour la plupart à leur pavillon. Mais Rijiro n'était pas étonné de voir beaucoup de jeune fille se dépécher de se rendre au pavillon de la Lune, dans l'espoir d'apercevoir leurs idoles de l'autre classe. Il sourit en les voyant ainsi se hâter, et ne put que trop comprendre de tels empressements ! Il soupira avec, passant dans sa tête, une fugace pensé nostalgique :
* Si j’étais aussi jeune qu’eux … Je pourrais courtiser aussi ces superbes et nobles vampires ! ♥ *
Et dans un élan frénaisique de gaiété et de joie de vivre, le directeur de la Cross Académie entama un tango solitaire (Gné ??? Faut l’imaginer danser avec la femme – ou l’homme, qui sait ses préférences ? – invisible ! xD) dans les jardins, les roses, les pâquerettes et les dalias le dévisageant avec curieusité. Leurs parfums énivrants étaient-ils pour quelque chose dans cette étrange attitude ? Peut-être, car toutes ces belles senteurs contribuaient grandement à implanter une ambiance propice aux coups de folie de Rijiro. Toujours en train de susurrer des mots d’amour à sa moitié invisible et prenant grand soin de ne pas lui écraser les pieds, il commença à entamer un petit chant solo pour épater la galerie florale.
« ♪ SALSAAAA DU DEMON TADADAAAAM ! ♫ »
Oui, ce matin-là, on se demanda vraiment ce que ce directeur avait mangé, ou bien bu. Mais c’était une réaction tout à fait normal de sa part, et seuls des élèves nouveaux arrivant auraient pu être légèrement surpris de ce genre d’attitude de la part d’un homme d’âge mûr. Mais c’était une façon toute naturelle pour lui de démontrer sa joie de vivre, et de rassurer son entourage sur le bonheur qui était tout à fait au rendez-vous dans sa vie. Evidement, on se demandait également si sa santé mentale était aussi au beau fixe, ce à quoi on on répondait simplement « Mais oui, il va très bien ! » juste avant qu’il n’entame un énième solo, mais en anglais cette fois-ci …
« ♪ WOOOORDZ DON’T COMEEEE IZI TOU MIIII ! ♫ »
Hum … Oui, il n’avait pas un bon accent, mais après tout, il n’était pas professeur d’anglais, il était directeur. Cela changeait tout … Perdu dans sa rêverie, il ne fit pas attention à l’empleur que pouvait prendre ses grands gestes, et ne se rendit pas compte qu’à force de tournoiller et pirouetter, il s’enroulait lentement mais sûrement dans sa grande cape de Batman. Ce ne fut que lorsqu’il fut rouler comme une tranche de jambon qu’il se dit qu’il fallait peut-être arrêter et essayer de sortir de là. Mais ce ne fut pas chose aisée, bien qu’il en fut sorti au bout de 10 minutes d'efforts intenses. Remis sur ses pieds et de nouveau libre de ses mouvements, il s’adossa à un arbre, et redevint calme, silencieux et souriant. Il était détendu, son léger sourire et ses yeux bienveillants à demi-clos, il était bel homme. Mais beaucoup de femmes auraient fui devant un tel lunatisme et de si profonds changements d’attitude !
* C’est bien calme d’un coup … Où sont les élèves ? *
Avait-il donc fait le fou trop longtemps ? Quelle heure était-il tien au fait ?